Wanner, Philippe
Inégalités spatiales de mortalité en Suisse. Le rôle de la migration internationale sur l’espérance de vie de la population des métropoles
2018
Malgré une diminution significative des écarts régionaux d’espérance de vie au cours du 20ème siècle, on observe encore aujourd’hui des inégalités importantes devant la mort selon le lieu de domicile. Souvent, ces inégalités sont reliées soit à la structure socioéconomique des populations des différentes régions, soit à des expositions spécifiques au risque de décès (modes de vie, pollution, etc.). La mobilité et les caractéristiques des migrants internationaux sont aussi susceptibles d’intervenir sur le niveau de mortalité des régions. Dans ce contexte, cette contribution mesure l’impact de la migration internationale sur les inégalités spatiales concernant la durée moyenne de vie.A l’aide de données originales reposant sur un registre de population, cet article analyse la contribution effective de la mobilité internationale sur les niveaux d’espérance de vie des régions métropolitaines et non métropolitaines de la Suisse. L’impact de la migration sur l’espérance de vie est confirmé, les populations migrantes contribuant à accroître l’espérance de vie des métropoles suisses, en particulier la métropole lémanique. Dans cette métropole, l’espérance de vie est accru de 1,2 ans chez les hommes et 0,6 ans chez les femmes de par la présence d’une population migrante sélectionnée. Cependant, le rôle de la migration sur les écarts de mortalité entre métropoles et zones non métropolitaines est faible. C’est surtout la composition de la population, en termes de niveau de formation, qui intervient. Quant aux écarts observés entre les différentes régions métropolitaines, ils ne peuvent pas être imputés à la structure de la population.